Retour sur… Le Liban, entre douleur et espoir.

Publié le par Barack Baréma Bocoum

Quatre ans après l’assassinat de Rafik Hariri, s’est enfin ouvert un certain Dimanche 1er Mars 2009 à Leidschendam, dans la banlieue de La Haye, le Tribunal Spécial Pour le Liban.

A l’image de l’histoire houleuse du pays, devenu indépendant en 1943, après 23 années de mise sous tutelle française, ces quatre ans ont été tout sauf un long fleuve tranquille pour le Liban, un volcan toujours prêt à entrer en éruption.

Alors que le pays semblait connaitre un début de stabilité, après 15 ans de guerre civile (1975-1990), l’assassinat du 1ER ministre Hariri le 14 février 2005, ainsi que l’attaque des troupes israéliennes contre le Hezbollah shiite, ont de nouveau plongé le Liban dans le chaos.

Un regard sur la carte géographique du Moyen-Orient, suffirait à comprendre la complexité du pays du cèdre et les raisons qui en font le centre de tant de tensions. En effet, le Liban est en plein cœur d’une poudrière, et a souvent servi malheureusement - comme ce fut le cas lors de la guerre civile - comme champ de bataille entre Israël, la Syrie, le Hezbollah shiite ainsi que l’Organisation pour la Libération de la Palestine.

Les dissensions internes entre les communautés religieuses et les constituantes politiques au Liban, participent aussi à l’exacerbation des tensions. Ainsi, depuis la mort de Hariri, les violences entre les musulmans et les chrétiens maronites qui ont causé de nombreux morts ont fait ressurgir les fantômes du passé.

Les dissensions se sont aussi invitées sur la scène politique, et se sont traduites par 19 reports de l’élection du président de la république, faute de consensus sur un nom de candidat entre les forces du 14 Mars, anti-syriennes de Saad Hariri et du 1er ministre sortant Fouad Siniora, et celles du 8 Mars représentant l’opposition pro-syrienne et le Liban ; le choix se portant finalement sur le général Michel Sleiman, qui sera finalement élu lors d’une séance de l’élection présidentielle par le parlement libanais, par 118 voix sur 127.

 Commandant en chef sortant de l’armée libanaise, Michel Sleiman, est une figure consensuelle, qui malgré ses sympathies pro-syriennes a su gagner le respect des forces du 14 Mars, en facilitant le retrait des troupes syriennes du Liban après 29 ans de présence, et en refusant de déployer l’armée contre les manifestants anti-syriens lors manifestations de Mars 2005.

Durant le discours d’inauguration de sa présidence le 25 Mars 2008, Sleiman s’est engagé à préserver l’indépendance et la souveraineté du Liban et a appelé toutes les factions libanaises à l’union sacrée, estimant que l’intérêt de la nation prime sur les velléités politiques et religieuses, et que l’ennemi est Israël qui occupe toujours les fermes de Chabaa, et non pas une force interne, ni la Syrie avec laquelle il a rétabli des relations diplomatiques dès le mois octobre suivant.

 A peine élu, le nouveau président, qui voit en l’armée le garant de l’état, obtint un premier succès, en venant à bout de Fath al-Islam, groupuscule islamiste se réclamant d’Al Qaeda, et qui avait assiégé durant une quinzaine de jours le camp de réfugiés palestinien de Nahr Al-Bared, situé au nord du Liban. Il parvint aussi à calmer provisoirement les tensions au Liban entre les différentes communautés religieuses, en déployant notamment l’armée dans les faubourgs acquis au Hezbollah.

Espérons donc, que malgré l’ouverture du Tribunal Spécial pour le Liban et les antagonismes qui se pointent déjà, que les deux camps ne recourront à aucune forme de violence, comme ils s’y sont engagés lors de leur réunion de Mars 2009.

 

Oussama Benzriouil : Master Fonction Publique internationale

Publié dans MOYEN ORIENT

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