Sport et Relations internationales

Publié le par Barack Baréma Bocoum

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« Certains grands événements sportifs internationaux sont entrés dans l’histoire des relations internationales parce que leur déroulement a été l’occasion d’affrontements internationaux, parfois armés, mais qui servaient surtout à exacerber des idéologies opposées, reflétant souvent une situation internationale tendue : ainsi les Jeux olympiques de Berlin en 1936 ou ceux de Munich en 1972, pour ne citer que les plus connus, ont contribué à faire du sport une véritable arme d’opposition internationale, un instrument de propagande extraordinaire, détruisant ainsi le mythe de la neutralité sportive, du sport médiateur et réconciliateur des peuples. C’est pourquoi le sport a une importance certaine dans les relations internationales. En effet, il devient un enjeu, une manière de rayonner à l’étranger, de prouver la force et la grandeur d’un État, les athlètes faisant office d’ambassadeurs, et les résultats étant synonymes de puissance ou de déchéance ».

 

A cet égard, le sport, qui est avant tout un facteur culturel pour un Etat, est aussi un indicateur important pour déterminer les relations entre les Etats. Ainsi s’il est souvent précurseur dans la reconnaissance des Etats, il peut, dans le même temps, être un moyen de pression internationale car il permet l’affrontement entre Etats(le résultat permettant une propagande plus ou moins forte).  Ensuite, on notera que les Etats se battent pour organiser les grands événements mondiaux que sont notamment les Jeux Olympiques (hiver et été) et la Coupe du Monde de Football. 


Par ailleurs les Jeux Olympiques modernes ont permis l’affrontement entre les Etats.  Il est intéressant de noter que l’URSS fut reconnue en tant que membre à part entière du CIO (Comité International Olympique) qu’en 1946 et ne participa donc pas aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936.  Ces derniers devaient permettre à Hitler de démontrer ses théories, notamment la suprématie de la race aryenne et ainsi utilisé les Jeux Olympiques pour sa propagande.  Or la victoire de Jesse Owens sur le 100 mètres messieurs ébranla la machine de propagande nazie ainsi que les trois autres médailles que le sprinteur américain obtint.  Au cours de la Guerre Froide, les Jeux Olympiques furent en de nombreuses reprises instrumentalisés.  Chaque camp tenta de démontrer sa suprématie et sa puissance à travers le sport. A cet effet, l’événement sport devint une vitrine politique pour les deux blocs, notamment lors des Jeux Olympiques de Helsinki en 1952. Par exemple, le boycott de nombreuses olympiades (Melbourne en 1956, Moscou en 1980 et Los Angeles en 1984) par les blocs remit un temps en question la neutralité du sport.  Enfin, l’exemple le plus criant de la violation de la neutralité des Jeux Olympiques eut lieu à Munich en 1972 avec la prise d’otage des athlètes israéliens par un groupe armé palestiniens.  Ce drame se termina dans le sang puisque dix-huit personnes perdront la vie dans ces événements tragiques.


Toutefois depuis la fin de la Guerre Froide, le sport a permis une certaine reconnaissance des Etats.  En effet, deux cent quatre pays ont participé aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008 alors que l’Organisation des Nations Unies ne reconnait officiellement que cent quatre-vingt Etats.  De même, le sport a, par exemple, permit de réunir les deux Corées, le Nord et le Sud, sous un seul drapeau lors des épreuves olympiques de Pékin.  En ce qui concerne le football, il est intéressant de constater que les matchs entre la Corée du Nord et la Corée du Sud se terminent systématiquement sur un match nul.  De même, le sport permet à des pays ayant rompu leurs liens diplomatiques de se rencontrer.  Ainsi, ce fut par exemple le cas lors de la Coupe du Monde de 1998 en France lorsque l’Iran rencontra les Etats-Unis avec à la clé une victoire très symbolique pour l’Iran.  Dans le même registre, on notera récemment que l’Afghanistan s’est qualifié pour la phase finale de la Twenty-Twenty Cup de cricket en battant lors des barrages les Etats-Unis.


Aussi la bataille pour obtenir l’organisation d’un événement sportif majeur s’explique par le fait qu’un tel événement offre une publicité gratuite pour l’Etat organisateur.  Par ailleurs, il peut permettre de  relancer l’économie d’un pays puisque de nombreux investissements nationaux et étrangers sont mis en jeu.  Enfin, organiser une telle compétition permet généralement d’unifier le pays derrière son équipe nationale.


Comme on a pu l’indiquer ci-dessus participer à une compétition sportive officielle est une forme de reconnaissance pour un Etat.  Ainsi, il est très important de participer aux événements mondiaux.  Organiser un tel événement est aussi une reconnaissance internationale.  En effet, L’Afrique du Sud, qui organisera la Coupe du Monde de football en juin et juillet 2010, sera au centre de l’attention mondiale.  Si c’est une réussite, ce sera un formidable vecteur médiatique pour le pays mais si c’est un échec, le revers de la médaille risque d’être difficile.


En conclusion, nous citerons l’analyse de Pierre Collomb qui disait que « le sport est à la fois une arme pour l’Etat et le reflet de l’image de la Nation, il illustre l’état de ses relations diplomatiques ».


Patricia Soulard

 

Sport et relations internationales : le cas franco-sud-africain, Le rugby, vecteur de relations entre morale et intérêts

Par Laure Cournil  2003, le 7 Octobre 2003,  de l’institut Pierre Renouvin

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